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Ottawa, le 29 mars 2020 – Le 28 mars 2020, le gouvernement fédéral a interdit aux passagers qui présentent des symptômes de la COVID-19 d’embarquer à bord des avions et des trains interurbains. Les traversiers n’ont pas été intégrés dans cette mesure.
L’Association canadienne des traversiers (ACT), qui représente le secteur au Canada, est préoccupée par l’exclusion des traversiers dans cette mesure et estime que cette exclusion peut accroître les risques pour la santé et la sécurité des passagers et des équipages, de même que la capacité du secteur à transporter des passagers et de la marchandise à travers le pays.
« Les personnes qui présentent des symptômes de la COVID-19 ne devraient également pas avoir le droit de monter à bord des traversiers, sauf en cas de besoins urgents comme pour le transport à l’hôpital, et seulement lorsque l’opérateur du traversier en a été avisé au préalable », dit Serge Buy, directeur général de l’Association. « Nous demandons instamment au gouvernement fédéral de consulter davantage le secteur des traversiers et d’assumer le leadership national nécessaire pour soutenir les services essentiels continus de traversiers offerts aux collectivités partout au pays. »
Les traversiers ne sont pas tous en mesure d’assurer une protection suffisante aux passagers et aux équipages contre une exposition potentielle. Les répercussions en matière de santé et d’économie en lien avec la propagation potentielle du virus par un passager aux membres de l’équipage et à d’autres passagers sont aussi importantes pour les traversiers que pour n’importe quelle autre forme de transport.
Les équipages sont essentiels à la prestation de services continus de traversiers aux collectivités. Les isolements volontaires, les quarantaines et les cas confirmés de COVID-19 ont déjà empiré la pénurie de main-d'œuvre dans le secteur des traversiers. La répercussion d’un membre de l’équipage infecté accidentellement par la COVID-19 pourrait faire en sorte que les traversiers ne soient pas en mesure de desservir leurs collectivités.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec Serge Buy, directeur général de l’ACT à l’adresse sbuy@canadianferry.ca ou composer le 613 720-1777.
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À PROPOS DE L’ACT
En 2019, les traversiers au Canada ont transporté environ 55 millions de passagers, 22 millions de véhicules et des milliards de dollars de marchandises au sein des collectivités à travers le pays, des centres urbains aux régions éloignées.
L’Association canadienne des traversiers représente le secteur et ses membres sont issus de huit gouvernements provinciaux, de grandes municipalités urbaines, des collectivités des Premières Nations, de sociétés d’État et d’entreprises privées (comme BC Ferries).
Est-il plus facile de favoriser la « distanciation sociale » sur des traversiers que dans les avions et dans les trains?
Cela dépend de la situation du traversier. Certains traversiers sont gros et ont suffisamment d’espace, tandis que d’autres sont petits et ont des installations limitées. Par exemple, certains petits traversiers n’ont qu’une salle de bain. Si quelqu’un qui présente des symptômes utilise la salle de bain sans l’avoir préalablement déclaré, le virus peut potentiellement se propager entre les autres passagers et membres de l’équipage.
Transports Canada a mis en place des règlements assouplis pour les passagers sur les ponts de voiture, cela n’est-il pas suffisant?
Ces règlements affectent un petit pourcentage des opérateurs de traversiers. Certains opérateurs ont déclaré ne pas être en mesure d’autoriser les passagers à demeurer sur les ponts de voiture, car cela poserait des risques pour la sécurité alors que d’autres n’ont pas de pont de voiture désigné. Les circonstances varient selon les opérateurs et c’est pourquoi des règlements nationaux qui fournissent des directives sont nécessaires.
La plupart des traversiers sont différents. Les mesures mises en œuvre à l’échelle nationale peuvent-elles fonctionner pour eux?
Comme pour les avions, il existe de petits et de gros traversiers. Et les différences entre les traversiers sont significatives. Des règlements relatifs aux interdictions d’embarquer des passagers qui présentent les symptômes de la COVID-19 peuvent être mis en œuvre dans l’ensemble du secteur.
À l’heure actuelle, Transport Canada a été en mesure de réglementer le secteur en matière de sécurité pour les passagers sans tenir compte de la nature diversifiée et provinciale du secteur. Cela serait la première fois que le gouvernement fédéral se sert de la diversité du secteur pour reculer devant la mise en œuvre de mesures visant à protéger les passagers et les équipages.
Les liaisons par traversiers sont au ralenti, cela ne permet-il pas au secteur de fournir un espace adéquat pour la « distanciation sociale »?
Les liaisons sont au ralenti dans la plupart des régions du pays. Les services sont également réduits en raison des coupures dans les itinéraires et la fréquence du service au Canada. Toutefois, il suffit d’un passager infecté pour propager le virus et contaminer les membres de l’équipage pour que l’ensemble du service soit interrompu et isole entièrement une collectivité, chose que l’Association tente d’éviter en demandant au gouvernement de faire preuve de leadership et d’inclure les traversiers dans la nouvelle mesure.
Les traversiers sont le seul moyen d’entrée et de sortie de certaines collectivités; une interdiction est-elle trop radicale?
Comme les avions et les trains, les traversiers sont le seul moyen de transport qui peut accéder à certaines collectivités éloignées. Nous nous attendons à ce que certaines exceptions concernant l’interdiction soient accordées en raison des urgences (comme des urgences médicales). Cette situation pourrait survenir dans le secteur des traversiers de la même façon que dans les collectivités où les avions sont le seul moyen d’accès. L’inclusion des traversiers est donc nécessaire pour maintenir le service.
Est-ce une question provinciale?
Les traversiers exercent leurs activités partout au pays. Certains traversent des rivières et couvrent de courtes distances, tandis que d’autres ont des itinéraires de 10 heures ou plus. Il existe des traversiers municipaux et interprovinciaux. Le secteur est varié et un leadership national est nécessaire.
Les traversiers ne sont-ils pas des prolongements des autoroutes provinciales?
Non. L’exploitation des traversiers au pays est diversifiée, comme le reflète la diversité des membres de l’Association canadienne des traversiers. Certes, certains font figure de prolongement des autoroutes provinciales, mais d’autres sont municipaux, régis par les Premières Nations ou encore privés, et desservent des collectivités éloignées où il n'existe aucune autoroute.
Conséquences économiques
Les opérateurs de traversiers prévoient mettre à pied entre 1 500 et 2 000 employés au pays et perdre entre 300 et 600 millions de dollars cette année. Comme l’a mentionné récemment un représentant du gouvernement provincial en Colombie-Britannique, cela est bien au-dessus de la capacité de gestion des provinces.
Traversiers mis en cale en raison des règlements de Transport Canada
Transport Canada exige que les inspections annuelles des traversiers se fassent dans des chantiers navals et en cale sèche. Le secteur reconnaît qu’il s’agit d’un élément de routine du système de sécurité pour les traversiers au Canada. Toutefois, avec la diminution de la capacité des chantiers navals en raison de la COVID-19, le secteur n’est pas en mesure de procéder à ces inspections. Alors que Transport Canada indique que des examens au cas par cas auront lieu, le secteur demande une prolongation d’un an sur les certificats de sûreté du navire pour les traversiers. Sans cette prolongation, certains traversiers risquent d’être mis hors service et les collectivités se retrouveront sans liaison essentielle. Les opérateurs de traversiers reconnaissent l’importance de la sécurité des passagers et des équipages. Une telle mesure ne mettrait pas à risque la sécurité des passagers et des équipages.